En Italie, la ligne la plus droite entre deux points est l'arabesque. Il faudra un jour étudier l'importance du baroque sur le peuple italien, comme le disait Ennio Flaiano. La criminalité s'y décline en trois composantes : attentats et massacres à des fins politiques, corruption transversale à tous les niveaux, différentes mafias. Qui a tiré les ficelles ? La réalité est complexe, insaisissable, perverse. À travers la relation entre don Saverio, jésuite, héritier de la lignée Valfonda, et sa petite-nièce Aria, journaliste d'investigation à laquelle il confie ses secrets, ce roman raconte la fin de la dolce vita, l'implosion de la Démocratie chrétienne et du parti communiste et la montée en puissance du berlusconisme sur fond de mafia, d'argent sale et d'affaires troubles au Vatican. Mais aussi la merveille de cette terre où l'on sait encore sourire, sa beauté, ses héros au quotidien. Dans cette Italie sublime et tragique Silvio Berlusconi a débarqué sur la scène politique comme surviennent les grandes pestes.
Il s'agit de la suite du roman Dolce vita que j'avais bien apprécié. La société italienne des années 70 à nos jours y est décrite de manière habile (à travers un échange épistolaire) et avec beaucoup d'ironie. L'Italie a représenté un enjeu de taille pendant la guerre froide ; alors qu'une grande partie de la population était communiste, les Etats-Unis ont oeuvré de manière machiavélique pour que ceux-ci soient discrédités... Bref, je vous recommande vivement ce roman mais il est préférable de lire avant Dolce vita.
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