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lundi 15 juin 2020

AVANT QUE J'OUBLIE de Anne PAULY

Il y a d’un côté le colosse unijambiste et alcoolique, et tout ce qui va avec : violence conjugale, comportement irrationnel, tragi-comédie du quotidien, un « gros déglingo », dit sa fille, un vrai punk avant l’heure. Il y a de l’autre le lecteur autodidacte de spiritualité orientale, à la sensibilité artistique empêchée, déposant chaque soir un tendre baiser sur le portrait pixelisé de feue son épouse ; mon père, dit sa fille, qu’elle seule semble voir sous les apparences du premier. Il y a enfin une maison, à Carrières-sous-Poissy et un monde anciennement rural et ouvrier.
 De cette maison, il va bien falloir faire quelque chose à la mort de ce père Janus, colosse fragile à double face. Capharnaüm invraisemblable, caverne d’Ali-Baba, la maison délabrée devient un réseau infini de signes et de souvenirs pour sa fille qui décide de trier méthodiquement ses affaires.
Que disent d’un père ces recueils de haïkus, auxquels des feuilles d’érable ou de papier hygiénique font office de marque-page ? Même elle, sa fille, la narratrice, peine à déceler une cohérence dans ce chaos. Et puis, un jour, comme venue du passé, et parlant d’outre-tombe, une lettre arrive, qui dit toute la vérité sur ce père aimé auquel, malgré la distance sociale, sa fille ressemble tant.

2 commentaires:

  1. j'ai ri (vraiment aux eclats) , j'ai pleuré aussi. Anne Pauly a parfaitement reussi cette eloge funèbre tres personnelle à un père sans doute plein de defauts, mais qui laisse malgré tout une impression de profonde tendresse. Allez-y, c'est un petit roman (94 pages) qui fait vraiment du bien !

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  2. Je mets un gros bémol à ce petit livre malgré les nombreuses critiques positives que je lis de partout. Anne Pauly a abordé le sujet du deuil de son père d'une manière assez naturelle c'est vrai mais avec un language souvent cru et sans filtre.
    Bref, j'ai pas accroché.
    Clairette

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