« Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait de mon indifférence à son égard par des actes sexuels. »Entre 7 et 14 ans, la petite Neige est violée régulièrement par son beau-père. La famille recomposée vit dans les Alpes, dans les années 90, et mène une vie de bohème un peu marginale. En 2000, Neige et sa mère portent plainte et l’homme est condamné, au terme d’un procès, à neuf ans de réclusion.
Triste tigre : un livre récompensé (Prix Femina et Prix des Lycéens 2023) et qui mérite evidemment l'attention du lecteur. Il m'est difficile de mettre des mots écrits sur cette cruelle autobiographie. J'aime. J'aime pas. Bien écrit. Mal écrit. Des longueurs. Des raccourcis. Du langage soutenu. Du langage cru. Détails insoutenables mais qu'en même temps on recherche et on attend.
RépondreSupprimer1, 2, 3.... lisez !
Clairette
Avis très partagé. Beaucoup de digressions. L'inceste c'est l'horreur mais qu'a été la réaction de la mère ? Des frère et sœurs? Pourquoi des adultes font-ils ca? J'aurais aimé avoir quelques réponses...
RépondreSupprimerDifficile à lire, décousu, déstructuré, effet miroir de l'état psychique de Neige. Poulpie, si tu veux en savoir plus sur l'inceste, lis " le berceau des dominations " de Dorothée Dussy.
RépondreSupprimerNat
Voilà enfin un livre sur le viol qui n'est pas juste une confidence, une confession ou un étalage larmoyant - je ne méprise pas, mais je n'aime pas.
RépondreSupprimerC'est à la fois le ressenti de la victime et la tentative de compréhension de ce qui se passe dans la tête du bourreau.
C'est la révélation des différents mécanismes de mémoire, de souffrance, de réparation de la victime et son introspection. C'est aussi essayer de comprendre la relation victime-bourreau qui prend la forme de l'emprise, du contrôle, de la soumission, de l'obéissance. C'est la représentation du viol sous toutes ses formes et de son impact sur les sens et sur toutes les situations de la vie.
Un bel exercice de littérature où elle décortique le contexte, l'époque, les liens familiaux, les enjeux, les mots autour du viol et où elle fait aussi l'analyse des différentes littératures sur le sujet.
Elle décrit son vécu dans un langage cru et acéré pour conclure qu'il n'y a pas de résilience.