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lundi 30 janvier 2023

SE PRÉFÉRÉE de Sarah JOLLIEN-FARDELL

Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Si sa mère et sa sœur se résignent aux coups et à la déferlante des mots orduriers, elle lui tient tête. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l’assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence. Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. À l’École normale d’instituteurs de Sion, elle vit cinq années de répit. Mais le suicide de sa sœur agit comme une insoutenable réplique de la violence fondatrice. Réfugiée à Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d’apaisement. Le plaisir de nager dans le lac Léman est le seul qu’elle s’accorde. Habitée par sa rage d’oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d’êtres bienveillants que sa sauvagerie n’effraie pas, s’essayant même à une vie amoureuse.

4 commentaires:

  1. Face à la cruauté et l'horreur de ce recit, les mots me manquent pour ne pas repeter et redire ce qui peut être dit. Je choisis de ne retenir que le mot Amour, qui parait tellement bafoué et impossible. Et pourtant...... il essaye de se glisser dans le peu de place qu'on lui a laissé, de réparer, de protéger; de pardonner. Hélas, même l'amour ne gagne pas toujours.

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  2. Le roman le plus sombre que je n'ai jamais lu.
    Quelle vie ! Ou quelle survie plutôt ...
    Ernest

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  3. Voilà ce que j'appelle un roman coup de poing : à travers Jeanne, l'autrice pousse un cri silencieux mais profond. Un cri contre son enfance dévastée qui laisse de vilaines marques indélébiles sur elle, sur sa vie, sur son entourage... 150 pages, c'est court, c'est fort, c'est violent, c'est dévastateur. Et nous lecteurs, nous sommes spectateurs et n'en sortons pas indemnes : cela fait réfléchir.
    Sa préférée est le 1er Goncourt des détenus (2022) et ce choix incarne sans aucun doute un immense Espoir.
    Clairette

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  4. Ce roman évoque les violences familiales, la difficulté de se construire, de faire confiance et d'aimer quand on grandi dans ce climat, et qu'on s'est sentie abandonné par ceux qui savaient et qui ont fermé les yeux. Un roman bouleversant.

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