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jeudi 12 mars 2020

LE PAYS DES AUTRES de Leila SLIMANI

En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s'éprend d'Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l'armée française. Après la Libération, elle quitte son pays pour suivre au Maroc celui qui va devenir son mari. Le couple s'installe à Meknès, ville de garnison et de colons, où le système de ségrégation coloniale s'applique avec rigueur. Amine récupère ses terres, rocailleuses ingrates et commence alors une période très dure pour la famille. Mathilde accouche de deux enfants : Aïcha et Sélim. Au prix de nombreux sacrifices et vexations, Amine parvient à organiser son domaine, en s'alliant avec un médecin hongrois, Dragan Palosi, qui va devenir un ami très proche. Mathilde se sent étouffée par le climat rigoriste du Maroc, par sa solitude à la ferme, par la méfiance qu'elle inspire en tant qu'étrangère et par le manque d'argent. Les relations entre les colons et les indigènes sont très tendues, et Amine se trouve pris entre deux feux : marié à une Française, propriétaire terrien employant des ouvriers marocains, il est assimilé aux colons par les autochtones, et méprisé et humilié par les Français parce qu'il est marocain. Il est fier de sa femme, de son courage, de sa beauté particulière, de son fort tempérament, mais il en a honte aussi car elle ne fait pas preuve de la modestie ni de la soumission convenables. Aïcha grandit dans ce climat de violence, suivant l'éducation que lui prodiguent les Soeurs à Meknès, où elle fréquente des fillettes françaises issues de familles riches qui l'humilient. Selma, la soeur d'Amine, nourrit des rêves de liberté sans cesse brimés par les hommes qui l'entourent. Alors qu'Amine commence à récolter les fruits de son travail harassant, des émeutes éclatent, les plantations sont incendiées : le roman se clôt sur des scènes de violence inaugurant l'accès du pays à l'indépendance en 1956.

7 commentaires:

  1. Une superbe galerie de personnages sublimés par le talent de conteuse de Leila. Vivement la suite ...
    Ernest

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  2. Clairette de Lecture en Pâture15 mars 2020 à 18:03

    Superbe roman qui nous emporte au Maroc où la vie de Mathilde et Amine n'est pas celle qu'ils espéraient vivre lorsqu'ils se sont rencontrés. Ce mélange de deux éducations, de deux religions et de deux cultures différentes fait des étincelles tout au long du roman. Des étincelles de joie, de passion, de violence, de tristesse et de désarroi. Les personnages sont hauts en couleurs et très attachants. Vivement la suite.
    Clairette

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  3. Tout est dechirement dans ce roman, les 2 caracteres de Mathilde et Amine aux cultures si differentes,malgré leur amour qu'ils pensaient plus fort que tout. Et dechirement d'un pays qui lutte pour son indépendance qui ne peut se faire sans la terreur et le sang. Des portraits forts de cette famille comme j'imagine qu'il y en a eu dans ces années là. Leila Slimani nous fait partager un episode de la vie de sa famille, j'ai entendu qu'elle s'etait un peu inspiree du destin de sa grand-mère pour ecrire ce livre.

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  4. J'ai aimé ce livre pour les 3/4, après je m'en suis lassée, je ne sais pas pourquoi. Je m'en veux presque un peu, mais c'est comme ça.

    Ulli

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  5. Ce roman raconte la vie d'un couple franco marocain au Maroc en pleine fièvre nationaliste. Ce n'est pas la vie dont rêvait cette alsacienne qui va devoir prendre sur elle pour s'intégrer, la vie va être compliquée pour son mari également car il s'est battu pour la France. Un beau roman, bien mené. On a envie de savoir la suite...

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  6. Pays partagé, divisé, où chacun n'a pas tout à fait sa place L"histoire de Mathilde et Amine illustre la rencontre de deux cultures qui se côtoient, s'interpénètrent, s'aiment, se déchirent, se rejettent et s'affrontent J'ai beaucoup aimé comment l'auteur dévoile l'intimité de chaque personnage, comment elle décrit l'incompréhension, l'étonnement, le rejet de l'altérité et en même temps son attirance Pourtant il m'a manqué quelque chose pour que je m'attache aux personnages, il m'a manqué des émotions ...

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  7. Quel climat de violence que ce récit de deux cultures, deux religions, deux façons d'appréhender la vie. Et avec quelle finesse, justesse de ton, Leïla Slimani rend bien compte de cette vie en autarcie rattrapée par les événements politiques douloureux du Maroc. Comme Sonia, j'ai été touchée mais pas attachée, et je ne saurai dire pourquoi. Je vais malgré tout lire, avec beaucoup d'envie la suite!!

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