Entre un jeune Californien du XXIe siècle et une fillette allemande des années 1940, rien de commun si ce n'est le sang. Pourtant, de l'arrière-grand-mère au petit garçon, chaque génération subit les séismes politiques ou intimes déclenchés par la génération précédente. Monstrueuses ou drôles, attachantes ou désespérées, les voix de Sol, Randall, Sadie et Kristina - des enfants de six ans dont chacun est le parent du précédent - racontent, au cours d'une marche à rebours vertigineuse, la violence du monde qui est le nôtre, de San Francisco à Munich, de Haïfa à Toronto et New York.
Quel que soit le dieu vers lequel on se tourne, quelle que soit l'époque où l'on vit, l'homme a toujours le dernier mot, et avec lui la barbarie. C'est contre elle pourtant que s'élève ce roman éblouissant où, avec amour, avec rage, Nancy Huston célèbre la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge.
Nancy, Nancy, Nancy…
RépondreSupprimerSi j’étais croyante, ma déesse, ce serait elle.
Je la kiffais déjà avant Lignes de Faille, je l’ai adulée après.
La finesse de son écriture en français (elle est initialement anglophone), la manière qu’elle a de visiter les méandres du transgénérationnel, et le parti de faire découvrir la trame familiale à partir de récits d’enfants de 6 ans, tout est là pour apprécier son génie.
On découvre à travers Sol, Randall, Sadie et Erra, le fantôme du passé s’étirer à l’infini et marquer de sa présence chaque existence, insidieusement, à partir de blessures profondes qu’aucun d’eux ne sait panser.
Ce mal, c’est le secret, la chose indicible, créée de toute pièces par des esprits aussi monstrueux que malades.
La seule chose qui m’ait déplu, dans ce livre, c’est de l’avoir terminé…