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mercredi 19 août 2020

LA PART DE L'AUTRE de Eric-Emmanuel SCHMITT

Le fameux Smoking, no smoking d'Alain Resnais l'a illustré naguère au cinéma, la scientifique "théorie du chaos" déclinée par Lorenz le vérifie tous les jours auprès de l'enchaînement des événements naturels : il suffit parfois d'un rien, d'un chouïa, d'une relation causale infime pour que tel phénomène, inattendu, surgisse tandis qu'on ne l'attendait point. Inversement, pour que telle situation se profile alors qu'elle n'était aucunement escomptée. Ainsi en est-il du 08 octobre 1908 selon Éric-Emmanuel Schmitt : recalé ce jour-là par d'intransigeants censeurs de l'École des Beaux-Arts de Vienne, le candidat Adolf Hitler va s'acheminer vers une existence pétrie de ressentiment, de refus de compassion mâtiné d'une folle soif du pouvoir. Chacun en connaît les conséquences historiques : la Seconde Guerre mondiale, le nazisme, les camps de concentration, le génocide, deux bombes atomiques, cinquante cinq millions de morts… Mais que se serait-il passé, qu'aurait-il donc pu advenir, si au contraire Hitler avait été reçu aux Beaux-Arts comme apprenti peintre méritant ? À partir de cette question, de cette infime infinie possibilité, bascule l'Histoire dans son entier. S'ouvrent le doute, l'espoir, l'incertitude. L'imaginaire surtout, en la matière de cet étonnant roman où, fidèle à ses habitudes, l'auteur parvient – sur une idée plutôt convenue – à filer une trame aussi haletante que vertigineuse. Alternées tour à tour, défilent en effet sous nos yeux deux vies que tout oppose, en fonction de causes initiales radicalement opposées. D'un côté le clochard, le caporal à la Croix de fer, le dirigeant du parti national-socialiste fan de l'opéra wagnérien Rienzi

4 commentaires:

  1. Dans la famille uchronie, je voudrais...
    "Et si Adolf n'avait pas été recalé des Beaux Arts ?"
    A quel fil, (que dis-je ? Cheveu !) cela a-t-il tenu ?
    A quoi la monstruosité doit-elle sa source ?
    Dans une grande équanimité, EES nous prend par la main, allant d'un côté rencontrer Adolf, de l'autre Hitler, nous distillant lentement ces doses nécessaires à la compréhension de l'incompréhensible.
    Un chef-d'oeuvre s'il en est...

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  2. Je confirme c'est un chef d'œuvre ! Lu il y quelques années et jamais oublié. D'ailleurs je le conseille souvent ...
    Ernest

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  3. Je confirme également, j'ai adoré, envie de m'y replonger ...

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  4. Mon premier EES ! Depuis le temps que j'entends parler de lui j'ai eu envie de commencer par la Part de L'Autre. Bilan : je suis perturbée par ce livre voire même énervée par l'auteur qui lui même conçoit avoir ressenti la nécessité d'écrire un long récit alors que la moitié m'aurait largement suffit.. peut-être pour mettre fin à mon malaise plus vite, je sais pas.
    Clairette

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