"Je suis une femme, je ne suis pas une victime, je l'ai été, ces choses-là passent.
Quand le statut de victime tend à devenir une valeur ajoutée, un anoblissement que certaines veulent acquérir à tout prix comme on cherche à atteindre un statut social, je pense, au contraire, qu'héroïser la victime plutôt que de vouloir la respecter, c'est tuer la guerrière, assassiner la créatrice, valoriser la soumise, poser un interdit sur le fait que la femme soit l'égale de l'homme.
Je ne dis pas que les femmes ne rencontrent pas, encore aujourd'hui, bien des maux qu'il faut vouloir guérir je dis que les inscrire dans une guerre des sexes perpétuelle, en appelant à la rescousse le passé d'une société au sexisme systémique clairement établi, ne convient pas.
La guerre des genres est un tango funeste qui conduira à sa perte notre égalité lumineuse.
Apprendre à s'unir plutôt qu'à se désunir, avancer dans le même sens, ne fût-ce que par instinct de survie, est notre seule issue face aux combats qu'il nous reste à mener. Désormais que les lois de l'égalité existent, c'est à nous tous de réfléchir aux moyens de les faire appliquer, c'est à nous tous de nous éduquer. Et d'éduquer les autres. Bien des batailles féministes restent à mener, s'aliéner la moitié de l'humanité pour y parvenir est une hérésie. »
Ce livre est d'utilité publique par son approche de l'égalité homme/femme.
RépondreSupprimerTristane Banon est tout à fait légitime dans sa prise de position et en tant que féministe j'adhère à 200%. Les nuances de Tristane font un bien fou dans ce monde devenu si tristement binaire.
Bravo Madame !
Ernest
Tristane Banon a une façon très posée et réfléchie de retracer des faits dramatiques en les analysant sans prendre parti d'une part, et avec un recul incroyable d'autre part. D'autant plus qu'elle est elle-même une victime.
RépondreSupprimerMême si je trouve son interprétation bien éclairée, le chemin vers l'égalité des êtres me parait de plus en plus long et sinueux. Peut-être que ce livre manque un peu d'espoir finalement. Moi, j'y crois !
Clairette
Enfin une féministe dans laquelle je me retrouve et qui reste modérée, tolérante, avec suffisamment de recul pour regarder les choses dans leur ensemble.J'ai ressenti du soulagement de voir qu'il était possible d'être jeune et féministe sans tomber dans le clivage hommes/femmes trop souvent affiché désormais!
RépondreSupprimer