voilà le Haut-Pays des Cévennes, terre huguenote. Les vieux meurent, les fermes sont abandonnées les unes après les autres, les enfants quittent le pays : voilà son histoire. Le père mort, Samuel, son frère, descendu à. la ville, Abel Reilhan reste seul, dernier parmi les derniers habitants de ces landes inanimées ; seul à piéger les grives ou à tirer le lièvre, seul à glaner les châtaignes ou à couper le bois mort, seul enfin à défier l'ingratitude du ciel et de la terre, du fond du puits qu'il. creuse pour faire jaillir une eau qui n'existe pas. Provocation singulière irrémédiablement vouée à l'échec, combat à l'image de celui qu'il mène contre cet épervier dont le tournoiement incessant l'ensorcelle. Pari perdu d'avance: Abel mourra vaincu, mais il y a peut-être dans sa défaite une victoire mystérieuse dont nous ne connaîtrons jamais le secret.
Deuxième fois que je lis ce livre, le plaisir est toujours au rendez-vous. En 1972 on avait décerné le Goncourt à un chef d'œuvre !
RépondreSupprimerErnest
Jean Carrière est un orfèvre, il travaille les mots, les phrases, les métaphores avec délicatesse, justesse et un immense talent. La vie des Despuech et des Reilhan n'est ni facile ni réjouissante, c'est un portrait réaliste et un cri, un appel pour les campagnes délaissées, abandonnées, méprisées en cette seconde moitié du 20e siècle. Aujourd'hui que sont ils devenus?
RépondreSupprimerJe me suis délectée d'une écriture vraiment talentueuse : merci Ernest !